La stratégie ‘lunaire’ de Cadillac F1 pour 2026

Lowdon compare l’arrivée en F1 aux premiers pas sur la Lune !

La stratégie ‘lunaire' de Cadillac F1 pour 2026

Le compteur tourne avant l’arrivée de Cadillac en F1, en janvier prochain.

La phase de conception de la voiture 2026 a commencé au milieu de l’année 2023. Dès la mi-2023, le travail aérodynamique pour le modèle de 2026 a été entamé dans les installations (en premier lieu la soufflerie) de Toyota à Cologne, en Allemagne. La validation du package aérodynamique pour les essais de pré-saison est elle prévue pour novembre.

D’ores et déjà, Cadillac a réussi un premier test décisif : son premier prototype de monocoque a réussi les tests de charge et de collision de la FIA.

Au niveau du personnel, Nick Chester, ancien de Renault F1, occupe le poste de Directeur Technique depuis mars 2023. Il est épaulé par Pat Symonds, ancien Directeur Technique de la F1, en tant que consultant depuis le début de l’année, et par Rob White, un autre vétéran d’Enstone, comme Directeur des opérations depuis novembre dernier.

Au-delà du haut-management, l’objectif de Cadillac est d’atteindre 600 employés, soit la haute moyenne dans le paddock. Actuellement, 67 % de cet objectif, soit environ 400 personnes, sont déjà en poste et l’équipe continue de grandir chaque semaine.

Graeme Lowdon, le directeur d’écurie et ancien de Marussia, a fait le point sur l’avancée du projet 2026 de Cadillac F1 depuis la nouvelle base de Silverstone. Et le défi d’ampleur, c’est d’abord celui des ressources humaines.

« Le plus grand défi dans la construction de n’importe quelle équipe, ou l’élément le plus important, ce sont bien sûr le personnel. J’ai mentionné que nous sommes à 109 jours de ce processus. Il nous en reste environ 250 jusqu’à la première course. Nous en sommes donc déjà à environ un tiers du chemin. Pourtant, nous avons environ 67 % des membres de l’équipe en place. »

« En termes de nombre de personnes pour courir, une équipe comme celle-ci a besoin d’environ 600 personnes au moment de la première course. Nous en sommes à environ deux tiers, ce qui signifie probablement que nous ne sommes pas la plus petite équipe de la grille de F1. »

Le line-up n’est pas prioritaire

Le duo de pilotes de l’équipe pourrait être composé de pilotes d’expériences – comme Valtteri Bottas ou Sergio Pérez. Pour autant, le line-up n’est pas du tout le sujet de préoccupation principal de Graeme Lowdon, on l’aura compris !

« Un bon commentaire de quelqu’un qui se promenait (sur notre base de Silverstone) en voyant tout ce qui se passait fut : ‘vous savez, je comprends pourquoi les pilotes ne sont pas la priorité numéro un sur la liste’ – rien n’est encore décidé. »

« Oui, nous savons qui est sur le marché, nous avons une bonne idée de ce dont nous avons besoin, mais nous sommes encore loin d’atteindre ce stade. Il y a un argument très fort pour dire qu’une nouvelle équipe, dans sa première année de course, bénéficierait énormément de personnes expérimentées en Formule 1. »

Une inspiration lunaire !

Graeme Lowdon doit gérer, en plus des RH, un autre défi de taille : l’implantation multi-sites de l’équipe.

La base de Silverstone servira de hub logistique, mais la base principale est celle de Fishers, dans l’Indiana, qui deviendra le siège à long terme de l’opération F1 de Cadillac. Et encore, Cadillac disposera d’autres sites à Charlotte ou dans le Michigan !

« Nous sommes dans six bâtiments à Silverstone, et qui qui seront finalement condensés en quatre, et en réalité trois principaux. Le centre technique britannique, le centre de production britannique et le centre logistique britannique. »

« Ce sont les trois bâtiments clés ici, et il y aura aussi un petit atelier d’usinage. Nous avons déjà émis environ 6 000 dessins et fabriqué 10 000 composants. »

« Fishers sera notre site de fabrication à terme, mais cela prend beaucoup de temps. Nous devons construire le bâtiment, installer les machines, embaucher les gens, former les gens. »

« Nous comptons donc beaucoup sur des fournisseurs tiers. Pour vous donner une idée, nous avons intégré 30 nouveaux fournisseurs, et c’est le genre de rythme nécessaire. C’est une tâche énorme rien qu’en gestion des fournisseurs. Et nous cherchons à internaliser une grande partie de cette fabrication. »

« Côté informatique, nous avons distribué 425 ordinateurs portables. Cela peut paraître insignifiant, mais une équipe établie ne fait que des renouvellements. Quand on gère un tel volume d’un seul coup, c’est très impressionnant de voir cela se produire. »

« Nous avons donc besoin que les ingénieurs parlent aux ingénieurs. Un ingénieur ici doit parler à un ingénieur à Charlotte et à un autre à Warren, Michigan, ou à terme à Fishers. Nous avons donc cherché à avoir une structure de gestion très, très plate. »

Cette complexité conduit Graeme Lowdon à dresser un parallèle étonnant entre le programme Cadillac F1… et le programme Apollo qui a conduit les États-Unis à marcher sur la Lune !

« C’est fortement inspiré du projet Apollo. C’est très similaire. D’accord, nous n’envoyons pas un homme sur la Lune, mais on en a parfois l’impression ! »

« Les équipes de course sont souvent décrites en termes militaires ; quelqu’un dira, c’est organisé en une sorte de pyramide, avec une personne au sommet. Et la structure militaire typique est le commandement et le contrôle. On donne des ordres, les gens exécutent. »

« Quand il s’agit d’un multi-site comme celui-ci, cela devient un défi majeur. Et ce que l’on ne peut pas avoir, c’est un ingénieur ici qui doit monter et descendre une hiérarchie particulière, puis traverser, dans notre cas, non seulement un lieu géographique différent, mais un pays entièrement différent. À la place, c’est une structure différente où il s’agit de “mission control” au lieu de “command and control”. »

Cadillac dépend fortement de la sous-traitance pour la fabrication des pièces, le temps de mettre en place ses propres installations.

« Cela peut être une limite » concède Graeme Lowdon, « cela dépend de la relation que l’on a avec le fournisseur. J’ai fait du conseil dans d’autres équipes et j’ai vu des scénarios où ils avaient une fabrication interne, mais c’était en fait un inconvénient. La chaîne d’approvisionnement externe est exposée à une plus grande cadence d’amélioration des processus. »

Graeme Lowdon estime-t-il aujourd’hui que Cadillac bénéficie de tout le soutien financier, logistique ou humain, pour réussir ?

« Absolument. Ce n’est pas de la désinvolture ou une sous-estimation de la tâche, je suis juste confiant avec les gens que nous avons à bord, j’ai travaillé avec beaucoup d’entre eux par le passé. »

« C’est un travail énorme, une entreprise massive, mais c’est réalisable. Ensuite, la vraie difficulté est d’être compétitif et c’est là que nous devrons continuer à élever notre niveau de jeu. »

« Nous ne pouvons pas influencer ce qui se passe avec les autres équipes, mais nous pouvons influencer tout ce qui est dans notre champ d’action. Donc, pour nous, le succès à la fin de 2026 sera de pouvoir regarder en arrière et dire que nous avons maximisé tout ce que nous pouvions. »

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